Ce reflet qui m'obsède...
Et vous, qui étiez-vous en ces fragiles ? Quels chemins, quelles rives, quelles rides, quelle île ? Quels espoirs sacrifiés en vain à l'inutile ? Quels sourires donnés, fraternels et tranquilles ? Ce reflet qui m'obsède...
Le blogue de Patrick Germain, barde au pays d'Ardenne
Et vous, qui étiez-vous en ces fragiles ? Quels chemins, quelles rives, quelles rides, quelle île ? Quels espoirs sacrifiés en vain à l'inutile ? Quels sourires donnés, fraternels et tranquilles ? Ce reflet qui m'obsède...
Et l'eau, long cours, s'en va, s'écoule, coule, là-bas vers la mer : ruisseau, cascade, fleuve à l'hiver, étiage, berge, roselière. Et là, mon pas, tranquille, fougère, pose ma voie sur la terre, pose mon chant sur le miroir, reflet, mes joies, mes colères....
Que leur langue raconte, comme elle fit jadis le soir à la veillée, l'histoire des anciens qui se tint à Bâclain au Pays de Gouvy : celle de ce lutin épris d'une mortelle. Elle est dessous traduite mais apprenez-le vite, ce beau wallon d'Ardenne qui parle...
Alors, la neige explose et le regard se perd au-delà du visible, dans ces possibles d'outre-étoiles, dans ces bleus outre-bleu aux lèvres immobiles d'où sourdent nos argiles pour le temps d'un éclair. Toute vie est le vœu d'un silence vibrant, d'une interrogation...
Voir le silence, écouter les couleurs... je sais d'entre les rocs un Lieu où tout vacille, dans le ventre profond de l'Ardenne. Un Lieu où, perdu, tu te découvres enfin. On peut vivre sans ça. Paraît-il. Si l'on passe sa vie à se fuir, il faut passer...